Rencontres
Je suis resté neuf nuits à Bangalore. J’ai passé mon deuxième degré de Reiki, avec la même prof qu’il y a deux ans. C’est la raison principale de mon retour à Bangalore. J’en profite aussi pour refaire un soin sonore à l’aide de bol tibétain, dans l’institut où j’étais aussi passé la dernière fois. Je me suis un peu baladé en ville, visité quelques parc, mais j’ai surtout beaucoup chillé, passé du temps à discuter et boire des coups à l’auberge. Sur la fin, je sympathise avec Akvile, une Lituanienne qui est aussi à l’auberge. Un peu par hasard, il se trouve que nous partons tous les deux pour Kodaikanal, dans le même bus de nuit. J’y vais pour rejoindre Pintu. Je l’avais rencontré il y a deux ans et avait passé un mois avec lui. A cette époque, il n’était pas sur son terrain, mais sur un qui lui était prêté. Depuis, il en a acheté un à Gundu Patti, pas très loin de Kodaikanal. Comme je ne sais pas ce qu’il en est pour le logement, je ne propose pas à Akvile de venir.
Une fois arrivé à Kodaikanal, je prends le bus local pendant deux heures trente pour arriver au village de mon ami. C’est un peu bizarre, mais le précédent propriétaire avait l’habitude de recevoir des Indiens du Kerala (l’état à l’ouest) qui viennent là pour fumer, prendre des champignons, boire etc. Le « plan » continue de tourner et de nombreux Indiens viennent sans prévenir et reste de quelques heures à quelques jours. C’est le cas lorsque j’arrive. Il y a quatre gars qui ne m’inspirent pas spécialement confiance. Ils partent au bout de deux jours.
J’en profite pour proposer à Akvile de venir, ce qu’elle fait. On dort tous les trois dans une sorte de yourte construit par l’ancien proprio. C’est assez spartiate, mais ça fait l’affaire pour quelques jours. Surtout, le cadre est magnifique. On est en haut d’une colline. On peut assister au lever et au coucher de soleil.
Ma troisième nuit est certainement l’une des plus mauvaises que j’ai pu passer. Je me fait littéralement attaqué par des puces de chien. Je me fais piquer toutes les deux minutes. Comme il fait froid, je suis obligé de garder la couverture remplis de puce. Mes deux amis ne semblent pas trop intéressés les petites bébêtes. Je ne ferme pas l’œil de la nuit et attend le matin avec impatience. Au réveil, le constat est sans appel. J’en connais qui ont bien mangées. J’ai des piqûres partout. Ça me gratte à m’en faire saigner. Je pense que je fais une allergie.
Je décide de retourner sur Kodaikanal. Je passe deux nuits confortables à Zostel, une chaîne d’auberge de jeunesse plutôt confort. Je lave tous mes vêtements et vais à l’hôpital pour recevoir une injection et quelques médicaments. L’injection me fait du bien, je me gratte beaucoup moins. Je retourne voir Pintu, mais cette fois je suis logé chez un villageois un peu plus loin, Chandran. Il se trouve être un peu le chef du village. Il ne parle presque pas anglais mais c’est très sympa de sa part de m’héberger. Je reste trois nuits et chaque journée, je retourne voir Pintu.
Je voulais l’aider à faire des choses mais finalement, le temps passe vite et notre seule construction sera un enclos pour le compost. J’ai clairement envie de revenir ici, surtout que Pintu va faire construire d’ici peu, une petite maison qui sera plus confortable que la yourte qu’il a actuellement. Je repars en moto avec Pintu jusqu’à Kodaikanal puis prend un premier bus local jusqu’à Palani et un second jusqu’à Coimbatore.
J’ai trouvé une chambre sur agoda à très bon prix. Je voulais être seul et ne pas partager ma chambre pour ces deux jours, surtout que je sais déjà ce que je vais faire. Je veux visiter l’ashram de Sadhguru, l’Isha Foundation. Je m’y rends en bus. J’en ai pour environ une heure et demie. L’ashram est notamment connu pour ses bains (Theerthakund). Ce sont des bassins d’eau froide où il y a une boule de mercure qui dégage de l’énergie. On m’a conseillé d’aller dedans. Je me déshabille, enfile un longhi et m’immerge. Trois Indiens d’une cinquantaine d’années me voient un peu hésitant. Ils viennent vers moi pour m’expliquer le parcours à faire. Je continue la visite avec eux puis les quitte pour faire une méditation d’une demi-heure. Je vais aussi voir l’immense statue de Shiva. Je ressens une énergie très douce et reste là de longues minutes.
Je retourne à Coimbatore, je passe la soirée avec Hari, que j’avais rencontré à Bangalore.
Je pars le lendemain matin vers Ooty. Je ne savais pas mais on se trouve à 2250 mètres d’altitude. C’est encore plus haut que Kodaikanal. Le trajet en bus local est un peu chaotique. Le bus a du mal dans les montées. J’y arrive en fin de matinée. J’ai réservé deux nuits à l’auberge Zostel. Je suis crevé et dors toute l’après-midi.
Le lendemain je pars visiter une usine de thé. Juste après la visite, en sortant de l’usine, je croise Tulip (une Indienne), Anish (un Anglais) et Robert (un Allemand). Trois personnes de l’auberge, que je rejoins. Ils ont ensuite prévu d’aller visiter le village traditionnel de Toda.
Lorsque nous arrivons au village, une vieille dame nous demande d’enlever nos chaussures. Ça ne me pose pas de problème mais les autres sont plus réticents à l’idée de laisser les chaussures là. Tulip les mets dans son sac mais ça ne plaît pas du tout aux villageois. Ils nous expliquent qu’on ne peut pas les garder pour aller au temple. Or, nous ne voulons pas aller au temple mais juste au village. On décide de faire demi-tour et de repartir. En partant par la rue, on voit un chemin dans la jungle qui pourrait peut-être nous y amener. On le prend et après cinq minutes, je sors de la forêt. Je vois des villageois avec des couteaux qui sont étonnés de me voir. Je suis le seul visible. Mes trois autres compagnons sont encore cachés par la forêt. Les deux villageois me demandent de venir de façon assez agressive “Come ! Come on now !!”. J’hésite. Voyant que mes amis ne sont pas chauds, je retourne dans la forêt. Nous rejoignons la route à pas pressé. Après s’être éloignée de 200 mètres, on voit trois villageois, avec machette et bâtons courir vers nous. On s’arrête, et on les sens assez menaçant. Il nous demande de revenir au village. On ne veut pas mais ils insistent. Deux personnes à moto s’arrêtent et nous aident à calmer le jeu. Ils nous conseillent d’aller au village et nous propose de nous accompagner. On passe une vingtaine de minutes à ne pas trop comprendre ce qu’ils attendent de nous. Un des villageois semble très énervé. Après quelques discussions, les choses se calment et nous pouvons repartir. On aura eu notre dose d’adrénaline pour un moment.
Le lendemain matin, nous prenons un tuktuk à 4h30 du matin pour aller assister à un magnifique lever de soleil. Une fois rentré à l’auberge, Anish nous quitte. Il va retrouver ses parents qui sont là pour quinze jours. Avec Tulip et Robert, nous prenons un mythique train à vapeur pendant une heure qui nous amène jusqu’à la ville de Coonoor. Nous rentrons à l’auberge en bus après avoir visité la ville. Le lendemain, Robert prend sa moto pour aller visiter les alentours.
Ça m’arrange car nous nous sommes rapprochés avec Tulip. Nous passons la journée ensemble. Roberts part de son coté le matin suivant. Moi, je dois retourner sur Bangalore, car mon ami Aniss y arrive depuis la France pour quinze jours. Je passe donc ma dernière journée avec Tulip, et prend un bus de nuit. Comme Tulip vit à Mumbai et qu’elle doit y retourner dans environs trois semaines, j’ai espoir de la revoir un peu plus tard.