L’ascenseur émotionnel
Le vrai départ
Après ma pause de cinq jours chez Maxime, du côté de Toulon, je dois reprendre la route. Il me dépose au péage de Bandol. On se quitte en sachant qu’on ne se reverra pas avant au moins un an et je commence à lever le pouce pour trouver un véhicule. C’est la première fois que je tente le stop à une gare de péage. Il fait chaud. Je trouve le temps long. Au bout d’un quart d’heure, un véhicule s’arrête, mais il ne va pas dans ma direction … Il me faudra attendre 15 minutes de plus pour trouver un véhicule.
Je trouve plusieurs véhicules, mais sur de courts trajets à chaque fois, j’avance donc lentement. En milieu d’après-midi, un véhicule me dépose sur une sortie d’autoroute à un rond point. J’y arrête alors les véhicules allant vers l’autoroute mais 99 % des véhicules vont dans la mauvaise direction. Après plus d’une heure, je décide de changer de stratégie et de prendre les départementales plutôt que l’autoroute. Je marche alors, avec mes 20 kilos sur le dos, pendant deux kilomètres avant de trouver un endroit où les voitures ont le temps de me voir et où il y a un espace pour s’arrêter.
Quelques minutes plus tard, je suis avancé par une voiture de quelques kilomètres puis, je prends mon premier Camion-stop. Le contact passe bien et je l’aide même à aller faire sa dernière livraison dans un supermarché. Il me dépose sur une aire d’autoroute et il est déjà 19h. Je dois normalement dormir en Couchsurfing à Nice ce soir, mais je commence à être fatigué et doute de pouvoir arriver à temps. Je décide donc de passer la nuit dans cette station ouverte 24h/24. La nuit est plus que mauvaise, je dors à peine une heure au total. Le lendemain, j’arrive sur Nice vers 8h du matin complètement crevé.
Je m’allonge sur la plage et dors deux bonnes heures afin de reprendre des forces et … je craque. Premier coup de blues. Même pas une semaine après le début du voyage. Ai-je fait le bon choix ? Mon cerveaux fonctionne à 200 % et pleins de questions arrivent sans cesse. Pour me changer les idées, je visite un peu Nice et profite notamment de quelques points de vues plutôt sympa. Victor, mon couchsurfeur, me propose de dormir un peu chez lui, le temps qu’il sorte de cours. Au vu de ma nuit précédente, cette proposition est bienvenue. Nous passons ensuite la soirée ensemble à discuter à propos de nos voyages. Comme il est parti un an seul en Australie, Nouvelle-Zélande et Asie du sud-est, j’enregistre ses précieux conseils.
Le lendemain, je quitte la France en Car pour aller à Gênes en Italie. Je visite la ville en me baladant entre les grands bâtiments dans des toutes petites ruelles étroites et en profite pour me reposer. Alors que je voulais tester le stop en Italie, il pleut et c’est donc en train que je me rends à Parme le moral un peu dans les chaussettes.
Le retour du Jedi
Je trouve un couchsurfing au dernier moment chez Alberto. Et je ne suis pas déçu. C’est exactement ce qu’il me fallait. Alberto est mexicain et vie en Italie depuis huit mois dans une collocation avec un argentin, une brésilienne et une paraguayenne. Je mange des repas délicieux et suis plongé en Amérique latine. Nous sortons aussi avec ses amis italiens et nous visitons la ville. Ça y est, après ces deux nuits, je suis regonflé à bloc pour continuer. Je pars de Parme en train, puis je teste le stop, qui fonctionne pas trop mal pour ma part, contrairement à ce que j’ai pu lire sur Internet. Je passe les nuits suivantes à Padoue puis Trieste près de la frontière Slovène.
Aille … aille, aille …. Cela a dû être dur et l’Australie a dû paraître bien loin. Merci Alberto!
Cela me fait penser à une falaise d’escalade où on est coincé sans prises et juste en gagnant quelques centimètres à gauche ou à droite, de nouvelles possibilités s’ouvrent. Cela risque d’arriver souvent. Courage.